De Tupiza à Iguazu

Publié le par Muchachos

Hola !

Ça fait un bout de temps qu’on n’a pas mis à jour et pour cause… on avait piscine. Enfin non, bus en fait, pour changer. 4000 kilomètres, à la louche. Le mieux pour rendre compte de ça est encore de faire un loooooong article pour tout raconter et vous fatiguer un peu. Ceux qui n’aiment pas lire iront directement voir les photos des chutes d’Iguazu à la fin (tricheurs !).

Après le Salar, nous passons encore quelques nuits à Tupiza. Une de plus que ce que nous avions prévu, en réalité. Le propriétaire de l’hôtel a eu la bonne (mauvaise ?) idée de faire un peu la tête quand nous lui disons avec quelle compagnie nous partons pour Tajira (la compagnie Sama), en nous conseillant de demander au chauffeur de conduire avec « responsabilité ». Ça nous a refroidit un peu. On a carrément gelé quand Aline a eu la brillante (sombre ?) idée d’aller faire le tour du bus et de jeter un œil aux pneus du véhicule. Lisses, mal rechapés, avec des morceaux qui dépassent. Hum… Nous savions en plus la piste mauvaise et à flanc de montagne. Vous vous doutez que l’argument « votre bus est pourri » n’a pas suffi à nous faire rembourser les billets achetés le matin (pas plus que les « por favoooooor » larmoyants d’Aline…). Tant pis, on joue la sécurité et on prend deux autres billets avec une autre compagnie pour le lendemain soir. Parce qu’évidement, dans une logique toute bolivienne, les seuls départs sont à 20h pour 8 heures de route. Vous aurez bien calculé que l’arrivée se fait donc à 4H du matin et comme le comptable (moi) est prêt de nos sous et qu’il faut bien rattraper quelque part ceux perdus pour le bus qu’on a pas pris, on attend l’aube au terminal de Tajira. Heureusement, dans une logique toute bolivienne, c’est ce que font tous les autres passagers  et il y a de quoi manger et boire à toute heure. On est bien contents d’avoir un livre dans ces cas-là !

On se rend rapidement compte qu’à Tajira, on est dans une Bolivie toute différente. En suivant un grand boulevard arboré et propre le long duquel  habitants font leur footing matinal, notamment. Tajira est la région productrice des vins boliviens (entre 1500 et 2000m d’altitude), ça doit aider un peu. Le soir, les parcs sont envahis d’étudiantes en shortys et les jeunes étudiants fortunés font donc le tour des places dans les 4x4 de papa. Ça sent un peu l’Argentine déjà, à 3 heures de là.

P1060807Tajira est déjà une grande ville par contre et s’en évader pour les vignobles alentours est agréable. On s’est donc fait un dimanche à la bolivienne dans la vallée de la Conception, en suivant les locaux à la sortie du taxi. Une fois la dégustation de vin terminée dans la bodega, on était déjà bien éméché : 6 vins différents et il faut finir les verres qui passent de dégustateur en dégustateur, j’avais eu la chance (malchance ?) d’être en bout de ligne. Du coup, on savait quoi commander en mangeant en bordure des vignobles, le rouge-sucré-mais-moins-que-celui-qui-ressemble-à-du-Porto (on déconseille le vin sec, une horreur). Le petit pichet, c’est-à-dire 75cl, dans une logique toute bolivienne… Après manger, on est allé cuver du coup.

Après cette étape, on était prêt pour les choses sérieuses. Pour aller jusqu’aux chutes d’Iguazu, logées entre le Brésil et l’Argentine, nous avions 2 possibilités. Traverser le Paraguay ou passer par l’Argentine. Les horaires de bus pour aller jusqu’à Asunción (faire un premier trajet de 7 heures et attendre le passage du bus suivant à 2 heures du matin pour 20 heures de trajet supplémentaire) nous ont amené à préférer la seconde option. Nous partons donc pour l’Argentine par une frontière dont ne parlent aucun des guides que nous avons, alors que c’est la plus proche. Un taxi collectif nous emmène jusqu’à Bermejo. La prochaine fois, on saura qu’il faut dire au chauffeur de s’arrêter à la frontière près du pont avant la ville, ce qui évite de refaire le trajet dans l’autre sens avec un autre taxi. La logique bolivienne toujours… Pratique, le douanier bolivien s’occupe lui-même du change en peso Argentin à un taux très correct. En plus ça permet de faire rigoler tout le poste de douane quand je lui demande en plaisantant (à moitié) si les billets qu’il me donne sont vrais.       

Le pont traversé, nous voilà en Argentine ! Comme on y va à l’aveugle, on ne sait pas trop combien de temps il nous faudra pour rejoindre Salta depuis la première agglomération qui se situe à un peu plus d’une heure de la frontière. On y arrivera à 21h30, après 4h30 dans un bus trop cher et trop climatisé (le trop cher est une constante des bus argentins, 4 à 5 fois plus qu’en Bolivie). Heureusement, à Salta, il y a du choix pour se loger et des rabatteurs au terminal qui vous paient le taxi. On tombe plutôt bien et nous passons deux nuits à Salta avant de reprendre la route. La ville n’est pas extraordinaire (en fait, dans les rues piétonnes et commerçantes du centre-ville, on se croirait en Allemagne…) mais on mange des super sandwichs à la viande, à la saucisse ou au boudin dans la rue et ce, jusqu’à pas d´heures. Le rythme de vie est bien différent et les enfants sont encore debout à minuit. Revers de la médaille : tout ou presque est fermé de 12 à 17h pour la sieste.  

On enchaîne ensuite avec 12 heures de bus de nuit jusqu’à Resistencia, histoire de couper la route. On y est vers 6 heures du matin et, vers 10 heures, dépités par les prix des hôtels (et le centre ville commerçant à l'allemande) on décide qu’on reprend la route le soir même. Il y a 25% d’inflation par an en Argentine, du coup, les guides de voyage sont complètement dépassés au niveau des prix des hôtels et des bus. L’Argentine, ça n’est pas fait pour notre budget, c’est clair. Par contre, les gens sont d’une manière générale très, très sympas. Polis en tout cas, ce qui change énormément des pays plus au nord.

Retour au terminal donc et, une fois les billets achetés pour 10 nouvelles heures de bus jusqu’à Puerto Iguazu, une bonne douche sur place parce qu’il ne faut pas se laisser aller. Une grande première pour nous, la douche au terminal de bus, à la routier. Une fois les sacs en consigne, On peut retourner tuer le temps en ville en attendant 17 heures… que les musées ouvrent. On s’invente des activités : visite du Carrefour (on est très, très déçus par l’offre du rayon petit gâteaux et chocolat soi-dit en passant, en Colombie, ça ne se passait pas comme ça), lecture dans le parc et, le mieux, visite guidée du centre culturel tout neuf. C’est plus l’exposition au rez-de-chaussée qui nous intéressait quand j’ai demandé si on pouvait visiter mais la dame semblait ravie de faire visiter la salle de théâtre, de danse, de musique, d’expo temporaire, etc… On avait le temps après tout.       

Au final, on finit en beauté avec le musée (enfin ouvert) de la mémoire. C’est là que je devrais faire trois pages sur la dictature des militaires argentins, les « disparitions », les exécutions sans procès, la torture (bien inspirée par la Guerre d’Algérie d’ailleurs, la France s’exporte bien), le vols des bébés des opposants, les mères et grand-mères de la place de Mai, les amnisties et grâces des responsables, etc… mais je sens que ça ferait long et Wikipédia est votre ami. Comme on avait lu des bouquins là-dessus, la visite a bien complété les choses et on a été bien contents de savoir que la lumière se faisait dans certains cas et que des procès étaient encore en cours contre certains bourreaux.

Au final, on était juste bien après ça pour aller prendre notre bus et arriver enfin à Puerto Iguazu, vraie petite ville au milieu de la jungle, propre et bien aménagée. On y vient pas pour la ville et ses 80 hotels, mais pour les chutes de 80m de haut qui s’effondrent du haut d’un plateau sur plusieurs centaines de mètres de long (voire quelques km ?). La visite, côté argentin (les puristes vont également du côté brésilien pour avoir un autres angle de vue), prend la journée, le temps de faire le tour des sentiers et des cascades, de prendre un petit bateau et un petit train, de voir des fourmis de 2cm de long et de superbes papillons et de faire très attention à sa nourriture en mangeant au milieu des coatis chapardeurs. Le tout en image. Hélas, la lumière n’était pas superbe en raison du temps couvert.            

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Impressionnant pour les yeux et les oreilles malgré la foule de touristes qui visite le site tous les jours. Comme on a fait 2000km pour arriver jusque-là, on ne vous dira pas que ça ne valait pas le détour. D'autant qu'il nous reste les 2000km retour à vous raconter. Mais ça sera pour plus tard.

Bises à tous

Jean

 

Publié dans Argentine

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H
<br /> ben sa alors! vous a avez trouver enfin le rythme latino posté le 26 01 2012 loll bonne année ;)<br />
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M
<br /> <br /> bientôt le rythme asiatique !<br /> <br /> <br /> Départ programmé pour le 20 février.<br /> <br /> <br /> bisou<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Salut les explorateurs, como estais ?<br /> <br /> <br /> Je me décide enfin à vous envoyer un petit mot du vieux continent en ce lendemain de Noel dont j'espere lire bientot la version argentine (ainsi que le passage à la nouvelle année qui doit valoir<br /> le détour). Merci pour votre blog qui nous permet, pauvres sédentaires coincés dans la routine, de voyager de notre PC. Je vous envie graaave! A propos, il est fort probable que Christophe, avec<br /> qui j'ai voyagé au Pérou, se trouve actuellement en Argentine. si ça vous interesse je pourrais essayer de vous mettre en lien!<br /> <br /> <br /> Sur ce, je vais continuer à cuver mon réveillon de Noel histoire de me préparer à l'autre (dans le jura avec Renaud et quelques fêtards aguerris, on pensera à vous en mangeant du fromage :p).<br /> <br /> <br /> muchos abrazos a vos dos, y feliz y exitoso año por delante !!<br /> <br /> <br /> a bientôt!!!<br />
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M
<br /> <br /> Salut Jean Phi,<br /> <br /> <br /> ouah ! ca fait un bail et ca fait plaisir d'avoir un petit mot.<br /> <br /> <br /> Figure toi que nous n'irons pas plus loin qu'Iguazu en Argentine. Nous sommes déjá de retour en Bolivie. Nous passerons le nouvel an á Cusco. Je crois que c'est pas mal aussi comme plan. Meme<br /> s'il n'y a que du mauvais fromage ! Quoiqu'á Cusco, peut-etre pourrons nous trouver quelques ingrédients pour un bon repas de nouvelle année.<br /> <br /> <br /> Nous te souhaitons aussi une trés belle année, pleine de belles notes de musique.<br /> <br /> <br /> Gros bisous á toi et á Marie<br /> <br /> <br /> Aline et Jean<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> coucou<br /> <br /> <br /> très drôle vos histoires de bus, quand je pense au temps que vous passez là-dedans à vous faire chahuter !!!!<br /> <br /> <br /> Je vous écris surtout pour vous souhaiter à tous deux un Joyeux Noël, sans dinde ni foie gras, sans pain d'épices, ni vin chaud !!! Ca ne vous manque pas un peu ?<br /> <br /> <br /> Bon il y a sûrement d'autres bonnes choses, et ils fêtent également Noël dans ces pays, mais de quelle façon ?<br /> <br /> <br /> Les fêtes religieuses doivent être belles.<br /> <br /> <br /> En tout cas glissez- vous dans la nouvelle année en bonne santé et dans la joie, puisque vous avez de la visite je crois.<br /> <br /> <br /> gros schmoutz à vous deux<br /> <br /> <br /> Sylvie Gilbert<br /> <br /> <br />  <br />
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M
<br /> <br /> Merci à vous et joyeuses Fêtes et bonne année. On a réussi à se faire un bon repas quand même pour Noël mais le fois gras manquait... entre autre... Ici, ils mangent beaucoup de viande pour Noel,<br /> en famille comme chez nous. En plus d'aller faire bénir les petits Jesus des creches à la messe.<br /> <br /> <br /> Bises à vous<br /> <br /> <br /> Jeanet Aline<br /> <br /> <br /> <br />