Little Corn Island
Houla… pour un peu, on aurait oublié qu’on avait un blog… La faute à Little Corn Island où nous avons passé deux semaines bien agréables. Deux semaines de prises sur la saison des pluies qui tarde à s’installer et nous n’en sommes pas mécontents. C’est qu’après six mois de soleil bien mérités, il faudrait maintenant se farcir six mois de pluie paraît-il… Mouais… on va prendre la tangente.
Mais revenons à nos moutons. Ou à nos crabes plutôt.
Ces panneaux, on ne les voit que sur Big Corn Island, la grande sœur, à 25 minutes de panga (la Panga, c’est comme une lancha sauf que ça s’appelle autrement au Nicaragua, pour nous compliquer la vie. C’est une barque à moteur, quoi). Parce que sur petite Corn, il n’y a pas de route, seulement des chemins que parcourrent piétons, vélos et charettes-à-bras. Les seuls bruits de moteurs viennent donc de la mer, des bateaux de pêcheurs ou de plongeurs.
- - Oh, de la plongée, dit Aline, qui décide maintenant de notre itinéraire en fonction des spots de plongée.
Bref, on ne s’est pas contentés des crabes bleus, vivant dans le sol et sortant en nombre la nuit.
Vous avez déjà essayé de regarder un requin-marteau dans les yeux ? On vous déconseille, ils ont la tête vachement de traviole… Nous en avons vu trois, un matin où la visibilité n’était vraiment pas terrible, 5m à peu près, ce qui rendait l’expérience encore plus flippante. Pouf, en voilà un, Pouf il disparaît. Pouf, le revoilà de l’autre côté. D’un côté, vous avez envie qu’ils s’approchent pour mieux voir et de l’autre, vous n’avez pas vraiment envie qu’ils viennent plus près…
On peut préférer du coup les requins-nourrices qui pullulent avec leurs petits yeux blancs chafouins, mais ont le bon goût de passer leur temps à dormir sur le sable. Bien plus faciles à observer du coup même si on reste sur sa faim pour l’adrénaline.
De retour à terre, en grignotant un part de gâteau de banane ou des petits chaussons à la viande épicée, on peut regarder distraitement la carte des sites de plongée.
- - Où sont les dauphins ? demande Aline.
Malheureusement, on ne verra pas les dauphins. Et on ne verra qu’une gigantesque raie, filant trop rapidement. Il va falloir replonger ailleurs… à la grande joie d’Aline.
Mais on n’a pas fait que plonger, bien évidemment. C’est que les vacances, c’est du travail… Il faut chercher le pain de coco bien frais à partir d’une heure et demi, le poisson, directement chez le pêcheur, aller ramasser du bois pour le feu et des mangues pour parer aux carences en glucose, sans oublier de se baigner dans les eaux vertes-turquoises pour faire passer la chaleur. A ce rythme là, deux semaines passent vite…
Aline a fourbement pris comme prétexte d’avoir été malade cinq heures sur le bateau, à l’aller, pour nous faire revenir à Managua en avion. Je me laisse attendrir… Elle déchante en voyant le bimoteur à hélices.
Je m’abstiens de la rassurer en lui disant qu’en cas de crash, on mourra sur le coup sans souffrir.
Et soudain, sur ces entrefaites et sans ménagements, cela fait déjà six mois que nous voyageons. Ni une ni deux, de retour à Léon, on dévalise la boulangerie française pour une soirée gastronomie française : pain, vin et fromton. Soirée Ersatz en fait puisque le brie vient des USA, le vin du Chili et que le pain supporte mal la moiteur du climat. Qu’à cela ne tienne, on a sorti le béret pour la photo, le fromage n’était pas mauvais, le vin non plus et pour le pain, ça fait bien longtemps qu’on n’est plus regardants…
Bises à tous
Jean