Les petites choses qui changent - deuxieme partie
Dans la même veine, les changements de pays s’accompagnent d’une petite gymnastique mentale et d’un certain nombre de questions à se poser pour retrouver ses repères.
Evidemment, on pense à celle qui était très classique avant l’euro, un peu moins aujourd’hui, du changement de monnaie. Quelques fois par jour, nous partons dans des conversations surréalistes sur la cherté toute relative des choses.
- Cuanto cuesta ?
- Treinta Lempiras. (Honduras)
- 30 Lempiras, ça fait combien en Quetzales (Guatemala) ?
- Ça fait 12-13 quetzales.
- Donc 1.2 euro. C’est cher non ?
- Oui… enfin c’est rien, mais normalement ça coute moins que rien.
- Ils s’embêtent pas ici, décidément…
Bref, il faut convertir dans la monnaie du pays précédent (la conversion en euro n’aide pas beaucoup) et tenter en plus d’évaluer si c’est une bonne affaire ou non par rapport à nos nouveaux repères. C’est là qu’on en vient à douter de ses facultés de raisonnement : on en vient à trouver que 40 centimes d’euros, c’est cher pour une livre de tomates. (Et de fait, ça doit couter 10 ou 20 centimes). Voire à négocier sa livre d’oignons pour économiser 5 centimes… comme les locaux en fait.
Parce qu’il faut savoir que la viande et les légumes s’achètent a la livre (environ 450g). Au Guatemala comme au Honduras, on achète d’ailleurs l’essence et l’eau au galon (3.7 litres). Enfin pour l’eau on la trouve aussi au litre mais, selon une loi locale particulière, le galon vous coute autant que la bouteille de 2 litres, voire moins… et si vous restez suffisamment longtemps quelque part, il vaudra mieux acheter une bonbonne de 15l qui vous coutera autant que le galon… Bref, vive la dégressivité ! D’autant qu’il vaut mieux ne pas se risquer à boire l’eau du robinet a moins de lutter contre la constipation… Ça, ça ne risque pas de changer…
Dans la série, découvrons un nouveau pays, la question peut être aussi : nos nouveaux colocataires sont-ils dangereux ? Leur apparence joue parfois en leur défaveur :
Vous imaginez bien que la question peut avoir son importance… En piètres naturalistes, enfilant nos chaussures de marche et nos gants de chantier à 10 heures du soir pour vérifier chaque centimètre carré de la chambre et des sacs, on classe ça dans la catégorie mygale-tarentule-éventuellement-sauteuse-piqueuse-tueuse. Aline m’encourage de loin après avoir cherché la casserole dans laquelle j’allai loger notre amie pour la nuit. Ici, la division sexuelle du travail joue nettement en défaveur de l’homme…
De manière plus pratique et surtout moins dramatique, on pourra se demander en traversant la frontière, si on retrouvera les cigarettes qu’on aimait bien dans le pays d’avant. Rarement en fait… De manière accessoire on se demandera aussi si dans le nouveau pays, on les vend aussi à l’unité et si on les trouve encore dans les pharmacies ! À côté des sodas… Ça c’était ce qu’on préférait en matière de paradoxes locaux. Remarquez, les médicaments s’achètent dans les bus ou dans la rue…
D’ailleurs, peut-on fumer dans les lieux publics au Honduras ? Parce que oui, figurez-vous que jusqu’au Guatemala, le fascisme sanitaire a triomphé. Tu peux crever sur le trottoir mais tu ne fumeras pas passivement au restaurant, tout va bien ! Ni (parfois) sur la terrasse du bar, ce qui est encore pire et pour le coup, incompréhensible… De toute manière, pour ça, notre technique est rôdée. On sort notre cendrier de poche (bien vu, Aline !) et on s’en grille une. L’erreur c’est de demander un cendrier parce que la, on vous informera qu’il est interdit de fumer. Dans le cas contraire, on vous laissera faire sans vous prêter d’attention.
Mais oui, on sait, c'est mal de fumer...
C’est pour ça qu’on va faire un peu de plongée sous-marine, on vous racontera ça !
Jean